Mystérieuse association (Ciel)

Ce matin, il ne faisait pas très beau à Londres. Le soleil préférait se cacher derrière les nuages plutôt que de réchauffer la ville de quelques rayons bienfaisant. Dans ses habits assez léger, Ciel frissonnait, regrettant la chaleur de ses couvertures. Il avait été tiré du lit très tôt par Sebastian qui, comme toujours, lui apportait son petit déjeuner. Lorsque le comte avait lu le journal, il c'était décidé. Mais qu'avait-il vu de si important pour qu'il sorte par un froid de canard ? Il avait engloutit son petit déjeuné, sous les yeux de son majordome qui lui disait de manger moins vite s'il ne voulait pas avoir d'indigestion, s'était habillé (Enfin Sebastian l'avait habillé) puis il avait donné quelques ordres avant de sortir dans les rues. Il regrettait d'avoir oublié son manteau à présent. Qui plus est, le lieux où il se rendait n'était pas des plus fréquentable mais il n'avait pas peur. Plus depuis qu'il pouvait appeler son fidèle chien n'importe quand. Il lui suffisait d'ouvrir son œil où était incrusté le pentacle du pacte entre un humain et un diable pour que son serviteur accourt à son appel. Avant de sortir, il avait encore dû éviter les agressions du prince Soma qui squattait chez lui depuis bien trop longtemps maintenant ! Il avait un peu changé depuis la première fois qu'ils s'étaient rencontré mais bon sang, qu'est-ce qu'il collait les gens une fois qu'il les tenait. L’exaspération de Ciel accroissait de jour en jour. Il aurait pu demander à Sebastian de les mettre à la porte mais... Non, au fond de lui il n'y pensait même pas. Étrange, et il ne préférait pas se poser la question.

Maintenant il était là, tout seul. Un peu de buée sortait de sa bouche ou rythme de sa respiration. Il espérait qu'il ferait plus chaud à l'endroit où il se rendait. Enfin... Il n'était pas encore arrivé cela dit, il lui restait un bon petit bout de chemin a parcourir. Où se rendait-il par cette journée sans soleil et sans chaleur ? Il se rendait chez Lau, ce très cher fournisseur d'information qui tenait une fumerie d'opium à Londres, couvrant ainsi son emploie de mafieux principalement. Mafieux chinois. Cet homme était assez étrange mais venait souvent s'incruster dans son manoir avec Madame Red. Ciel ne comprenait pas vraiment comment il fonctionnait, il semblait toujours sûr de se qu'il avançait mais à la fois imbécile puisqu'il les roulait toujours en faisant semblant de tout savoir. Néanmoins quelque chose de mystérieux l'entourait. Quoi ? Cela restait une bonne question. Le comte de Phantomhive espérait bien le découvrir un jour, tôt ou tard. Il avançait calmement dans la rue, sa canne à la main. Sebastian l'avait fait refaire après que, pour la troisième fois, Finni l'ait cassé avec sa force assez surhumaine. Sa veste était d'une charmante couleur bleu et sa chemise banalement blanche. A son cou s'accrochait un nœud papillon rouge, assez long pour couvrir un le haut de ses habits. Son pantalon descendait jusqu'à ses bottines cirées. Droit dans la rue, on le regardait avec surprise : personne ne se doutait vraiment que le comte de Phantomhive n'avait que treize ans.

Il s'arrêta un instant devant une boutique de jouet. A l'intérieur, la plupart de ses créations y figurait. Car en plus d'être le chien de la reine, il tenait une grande entreprise: la société Phantom. Il vendait ainsi des bonbons ainsi que des jeux et des jouets divers, très bien vendu et d'une bonne qualité. Il n'en était pas peu fier. Il eut un regard pour un enfant qui tirait le bras de sa mère afin d'entrer dans le magasin pour avoir des bonbons. Il continua son chemin, songeant que lui aussi, plus jeune, était assez capricieux en tant que fils unique d'un comte connu. Il tourna à l'angle d'une rue. Bien qu'il fasse froid quelques personnes se promenaient quand même dans les rues de Londres. Tout semblait triste aujourd'hui. Ciel descendit une volée de marches et s'arrêta devant la porte qui menait à la fumerie de Lau. Il y entra sans frapper. Il avança dans le hall. De belles chinoises étaient là. Lau choisissait bien les filles pour attirer les clients, autant que pour l'opium les hommes revenaient souvent pour se rincer les yeux. On le connaissait assez ici, dans les femmes le laissèrent entrer. Ciel agita un instant sa main devant lui pour dissoudre la fumée qui fit naître une larme au coin de ses yeux. Il trouva ce cher Lau un peu plus loin dans sa fumerie.

-Lau. Comment pouvez-vous donc vivre là dedans ? Je pensais bien que vous seriez là.

Il s'avança avec un petit sourire en coin. Point de bonjour, ce n'était pas vraiment utile. Il retira son chapeau haut de forme. Il ne voulait pas non plus se montrer totalement impoli ! Il fixa Lau dans les yeux et lui tendit une lettre. La lettre qu'il avait reçu ce matin même. La raison réelle de sa visite en ces lieux. Sebastian était chargé de surveiller l'homme qu'ils devaient arrêter plus tard, sur ordre de la reine. Ils devaient d'abord prouver sa culpabilité dans certaines affaire. Et ça, seul Lau pourrait aider à le faire. La lettre expliquait certaine chose sur l'affaire. Voilà.

Le comte de Phantomhive tourna légèrement la tête à droite et à gauche. Des femmes se tenaient toutes là, des chinoises. Si Ciel avait été plus âgé peut-être se serait-il intéressé à ce genre de choses. Pour le moment, ce lieux le mettait assez mal à l'aise. Bien loin de le montrer, il se tenait droit et fier, appuyé sur sa canne récemment achetée et faite sur mesure. Il n'avait pas grandit d'un centimètre malheureusement, c'était pratique d'un côté: pas la peine de refaire cent fois les mesures pour les vêtements et autres accessoires. Pour l'heure, il retourna la tête vers Lau qui lisait la lettre. Il ne démontra tout d'abord aucune expression. Le comte l'avait lu avant d'arriver jusqu'ici. Il se doutait bien que les personnes citées faisaient parties de la mafia, mais il ne connaissait pas de grandes informations à leur sujet. Alors pourquoi ne pas aller directement s'adresser à un mafieux pour des informations à leurs sujets ? Bien entendu, Lau ne serait pas facile à faire parler. Sebastian était occupé à récupérer des informations annexes. Ca ne devrait pas lui prendre des heures entières mais il surveillait aussi un suspect. Mais en cas de besoin le comte pouvait toujours l'appeler.

Lorsque Lau eu finit de lire la intégralement la lettre, il baissa les yeux sur le comte et parla d'une voix blanche. Le chef de la mafia allemande était donc un assassin ? Chose intéressante ! Ciel nota cette information dans un coin de sa tête. La fin de la phrase du mafieux fit très légèrement sourire le jeune homme. Ainsi donc des gens en avait après Lau ? Comme c'était amusant de le voir tressaillir. Et c'était une bonne chose. En se servant de Lau comme "appât" ils pourraient peut-être ainsi attraper plus rapidement le suspect ! Quelle bonne idée, n'est-ce pas ? Le comte sourit encore une fois. Il tendit sa main ganté de cuir pour récupérer la lettre de la reine et la fourra dans la poche de sa veste. Il caressa la bague sertie d'une bague bleue qui entourait son pouce. Il réfléchissait.

-Cet homme en a donc après vous ? C'est plutôt amusant, vous qui fuyez toujours lors d'une bataille. Ou peut-être que je me trompe sur votre compte au final. Je suis certain que vous pourriez m'en dire plus, n'est-ce pas ? Que lui avez vous donc fait, à cet homme ?

Ciel attendait que Lau lui compte son histoire. Pour une fois qu'il allait pouvoir raconter des choses dignes d'intérêts. Le comte tourna une fois sur lui même pour apercevoir un coin où la fumée ne piquerait pas trop les yeux et où les clients et les chinoises ne seraient pas des oreilles indiscrètes. Il fit signe au mafieux de le suivre et ils s’engouffrèrent dans une salle vide. Ciel se retourna vers Lau, affichant un petit air arrogant et supérieur sur le visage. Il plissa ses yeux bleus. Allait-il connaitre la vérité de la bouche de cet homme ou de pures calomnies ? Il le saurait bien de toute façon, cette affaire ne resterait pas floue très longtemps ! Si ces chefs de mafia étaient toutes à Londres, cela pouvait être très dangereux pour la population et pour la reine. Ciel jeta un coup d'oeil à droite et à gauche. Ils étaient vraiment tout seuls dans cette petite pièce rectangulaire, blanche et triste. Une seule fenêtre donnait sur une ruelle délabrée. D'un mouvement sec, Ciel tira les rideaux. Même les murs ont des oreilles après tout ! Ils devraient donc parler à voix basse.

-Vous avez beaucoup de choses à me dire, me semble-t-il, n'est-ce pas ?